Le gouvernement français a ordonné le blocage de l'application mobile du réseau social TikTok après l'instauration de l'état d'urgence. Cette décision, une première en France et dans l'Union européenne, marque un tournant significatif.
TikTok bloqué en Nouvelle-Calédonie : une décision controversée
Mercredi 15 mai, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé que TikTok avait été interdit sur l'ensemble de l'île de la Nouvelle-Calédonie, accompagnant une série de mesures visant à restaurer l'ordre, notamment le déploiement de militaires pour protéger des sites stratégiques.
Les raisons précises de cette interdiction n'ont pas été expliquées, mais des messages d'élus locaux relayés sur les réseaux sociaux laissent penser que l'application aurait été visée en raison de la diffusion de messages haineux et d'appels à la violence. Cette décision a été rendue possible par la mise en place de l'état d'urgence, permettant des mesures exceptionnelles pour faire face à une situation grave.
Une méthode de blocage assez simple
Le blocage du réseau social TikTok repose principalement sur la modification des DNS (domain name system ou nom de domaine en français), qui redirigent les utilisateurs vers les serveurs appropriés. Cette méthode, simple et efficace, fonctionne pour la navigation sur ordinateur et l'application TikTok, qui doit se connecter aux serveurs pour mettre à jour les fils d'actualité et charger les vidéos. Cependant, cette dernière est vulnérable car elle peut être contournée sur ordinateur et smartphone en modifiant tout simplement les DNS utilisés.
Il faut noter que seule l'application sur smartphone semble être touchée par le blocage, facilité par le monopole de l'infrastructure de téléphonie mobile par l'unique opérateur, Mobilis.
Réactions et controverses
Cette mesure, sans précédent en France et dans l'Union européenne, a suscité des réactions mitigées. TikTok a ainsi regretté la décision administrative, tandis que certains ont dénoncé une atteinte aux libertés.
En parallèle, des voix se sont élevées pour critiquer cette décision, la qualifiant de liberticide et contre-productive dans le contexte calédonien. Certains se sont interrogés sur l'efficacité réelle de cette interdiction, soulignant la possibilité de contourner facilement le blocage.
D'autres ont aussi exprimé des préoccupations quant à l'impact sur la liberté d'expression et le débat public.
Le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie marque une première dans le paysage juridique français et même européen. Si elle vise à restaurer l'ordre et à limiter la diffusion de contenus problématiques, cette décision soulève des questions importantes concernant les limites de la régulation en ligne et les droits fondamentaux des citoyens.
L'avenir de TikTok dans la région reste pour le moment incertain, alors que les autorités locales et la population continuent de débattre des implications de cette mesure sans précédent.