Nous présentions à l’E3 dernier Assassin’s Creed Odyssey comme un épisode potentiellement bien parti pour être à Origins ce que fut, en son temps, Brotherhood à Assassin’s Creed II. Une annonce prometteuse qui ne demandait qu’à être confirmée avec un nouvel essai du titre capable de nous faire découvrir l’aventure sur un temps de jeu plus prononcé.
Notre avis sur les quêtes secondaires et le système de combat
C’est justement durant plus de 7 heures que nous avons pu poser nos mains sur le prochain épisode de la série, découvrant pour l’occasion le début de l’aventure sur les îles de Kephallonia et la région de Megaris. Un temps de jeu déjà idéal pour faire le tour des principaux mécanismes ici proposés, mais aussi être confronté quelques conséquences des choix ici réalisés puisqu’il s’agit d’une des nouveautés majeures de l’opus. Nous resterons évidemment muet sur le scénario ici proposé pour vous éviter d’être spoilés, mais sachez tout de même que malgré les nombreuses nouveautés autour du gameplay et surtout de la progression que nous évoquerons ci-dessous, Odyssey ne semble pour l’instant pas délaisser le caractère très narratif (quêtes annexes scénarisées, une histoire principale soignée) entrevu dans Origins. Une bonne nouvelle, assurément, qu’il faudra confirmer au moment de la sortie.
Une expérience plus personnelle
L’an dernier, nous évoquions déjà le changement de direction opéré par Assassin's Creed Origins, qui lorgnait clairement sur la structure d’un The Witcher III : Wild Hunt. Odyssey est l’aboutissement de cette idée, puisqu’il pousse le concept encore plus loin en approfondissant son côté RPG. Un point qui se ressent déjà dans le système d’équipement, ou les statistiques comptent plus que jamais à l’heure de définir le style de votre personnage. Il est non seulement possible de modifier de nombreuses pièces allant des chaussures au casque, mais aussi d’ajouter divers bonus (engraves en langue originale) pour booster un style de dégâts au choix entre assassinat discret, combat au corps-à-corps ou tir à distance.
De quoi personnaliser enfin votre expérience, ce que nous avons d’ailleurs ressenti en choisissant d’orienter Alexios sur la voie de la pure infiltration. Pratique pour effectuer un vrai nettoyage dans l’ombre, ce choix nous a donné plus de fil à retordre à l’heure de se livrer à de vraies joutes contre des groupes d’ennemis. La montée en niveau de votre personnage influe aussi sur vos statistiques, et il devient maintenant bien plus utile de faire un tour régulier chez les marchands pour mettre à jour votre équipement - via du craft ou de l’achat direct, au choix - que dans l’épisode Origins, ou la progression par le seul prisme du loot était tout à fait possible.
L’amour est dans le grec
D’une manière générale, c’est tout le système de progression qui a été refondu par rapport à l’épisode précédent. Le titre a tout d’abord été pensé pour pouvoir être joué sans marqueur de quête si vous optez pour le mode “exploration”, vous laissant pour seuls éléments de repères les indications du donneur de quêtes ainsi que votre aigle. Essayé pendant deux bonnes heures sur notre session, le mode nous a particulièrement séduit et offre une expérience très immersive qui devrait s’attirer les faveurs d’une majorité de joueurs. Pas de panique pour les réfractaires à la recherche : ceux-ci peuvent toujours opter pour un système plus classique, qui les guide davantage en indiquant leur prochain destination. La progression s’avère également bien différente grâce à la présence de choix dans les dialogues, offrant à Alexios ou Kassandra (puisqu’il est possible de choisir son héros en début de partie) la possibilité d’influer sur le cours des événements ou de tenter de séduire certains personnages secondaires clés.
Le système de choix est ici loin d’être négligeable, et si son influence à très long terme n’est pas encore perceptible, quelques uns d’entre eux ont déjà des conséquences sur notre partie. Ainsi, la plupart des décisions sont dénuées de tout manichéisme, tandis que les choix de dialogue sans conséquence directe sur un pan de l’aventure changent tout de même le caractère de votre personnage (plus brutal ou compatissant, au choix) et la façon dont les PNJ vous adressent la parole. Sans spoiler, sachez que nos différents choix nous ont permis de constater que sauver une famille à un instant T pouvait avoir une conséquence fatale sur l’existence de bien d’autres, ou qu’aider une jeune femme à se libérer nous permettrait par la suite de la faire rejoindre nos lieutenants d’équipage.
Attique tonique
Omniprésente sur les opus Black Flag et Rogue, la partie navale signe son grand retour dans cet opus avec nombre d’éléments déjà connus : amélioration des différentes parties du vaisseau et acquisition d’éléments décoratifs (voiles, poupe, ou même tenue de l’équipage) sont au programme, et il faut y ajouter la possibilité d’intégrer des lieutenants apportant différents bonus de combats. Notons cependant que si les lieutenants “uniques” peuvent être recrutés via différentes missions, il est tout à fait possible de s’adjuger les services d’à peu près n’importe quel soldat… en assommant ce dernier avant de le recruter. Un système plutôt étonnant et pas spécialement immersif, mais qui reste bien anecdotique au regard du caractère très complet de la gestion de votre trirème.
Nous l’abordions dans notre premier aperçu du titre, Odyssey semble proposer en plus d’un ensemble de quêtes scénarisées une approche bien plus libre et systémique. Pour cela, il a notamment repris et affiné le système des Phylakitai d’Origins, désormais remplacés par des mercenaires se promenant librement dans le monde. Si vous enchaînez les actions répréhensibles (vol, meurtres…), votre tête est mise à prix et certaines mercenaires se mettront alors à vous traquer. Dans le même ordre d’idées, un système de leader par région est aussi de la partie. Selon les missions ou l’orientation que vous souhaitez donner à votre session, il est ainsi possible d’aller libérer la région en tuant son dirigeant pour déclencher par la suite une séquence de bataille du plus bel effet. Notons qu’en sapant progressivement l’autorité du dirigeant via le sabotage de ressources ou l'assassinat de gardes, il vous sera plus facile d’avoir accès à ce dernier, puisque sa garde personnelle et son niveau seront alors réduits.
S’il est toujours préférable de faire preuve de mesure en évoquant un titre qui ne sortira que d’ici quelques semaines, ces quelques heures passées sur Assassin’s Creed Odyssey augurent du meilleur. Les éléments de jeux de rôle sont plus poussés que ceux d’Origins, offrant au passage une vraie différence de style de jeu - infiltration, arc, combat direct - selon la façon dont vous construirez votre personnage. Il en est de même pour la narration et l’introduction du système de choix, réalisée avec beaucoup de soin, sans oublier le mode exploration qui devrait ravir les amateurs de HUD épurés. Reste à voir si l’ensemble tiendra la route tout au long de l’aventure, mais le résultat sur ses 7 premières heures de jeu nous donne déjà furieusement envie de reposer nos mains sur ce nouvel épisode.